Les émotions sont des messagères précieuses. Elles nous informent de nos besoins, de nos limites et de nos élans de vie. Pourtant, lorsqu’elles débordent, elles peuvent nous submerger, nous épuiser ou nous couper des autres. La régulation émotionnelle consiste à trouver un équilibre entre accueillir ses émotions et les exprimer de manière ajustée.


Qu’est-ce que la régulation émotionnelle ?

La régulation émotionnelle désigne l’ensemble des processus par lesquels nous influençons :

  • l’intensité d’une émotion
  • la durée de son expression
  • la manière dont nous la manifestons

Il ne s’agit pas de supprimer les émotions, mais de les apprivoiser pour qu’elles deviennent des alliées plutôt que des fardeaux.

Comment les émotions naissent-elles ?

Une émotion est une réaction brève, automatique, produite par le cerveau en réponse à un événement. Elle mobilise à la fois :

  • le corps (accélération cardiaque, respiration, tensions musculaires)
  • le cerveau (activation de l’amygdale et des circuits de la mémoire)
  • l’esprit (pensées, souvenirs, interprétations)

Parfois, l’émotion est proportionnée à la situation. Mais il arrive qu’elle soit amplifiée par des expériences passées ou des croyances anciennes.

Quand la régulation devient difficile

Certaines personnes parviennent naturellement à calmer leur agitation intérieure. 

Pour d’autres, la régulation est plus compliquée :

  • émotions trop intenses, trop fréquentes, qui débordent
  • tendance à l’inhibition ou à la coupure émotionnelle
  • cycles d’anxiété, de colère ou de tristesse qui s’installent

Ces difficultés peuvent avoir des origines multiples : éducation émotionnelle insuffisante, traumatismes, stress chronique, ou encore habitudes de pensée rigides.

Les grands axes de la régulation émotionnelle

La recherche et la clinique mettent en avant plusieurs stratégies efficaces :

1. Identifier et nommer l’émotion : poser un mot dessus (« je me sens en colère », « je ressens de la honte ») permet déjà d’en réduire l’intensité.

2. Accueillir sans juger : reconnaître que l’émotion est là, légitime, sans chercher à la chasser immédiatement.

3. Agir sur le corps : respiration, mouvement, relaxation, cohérence cardiaque… Ces pratiques réduisent l’activation physiologique.

4. Agir sur les pensées : prendre du recul, changer de perspective, introduire de la nuance.

5. Exprimer de façon ajustée : partager avec des mots ou des gestes qui respectent à la fois soi et l’autre.

6. Cultiver la régularité : sommeil, alimentation, activités physiques et créatives sont les piliers d’un terrain émotionnel plus stable.

Dépasser les débordements émotionnels

Lorsqu’une émotion déborde, il est utile de se rappeler qu’elle est toujours transitoire. Même les vagues les plus fortes finissent par s’apaiser.

Un entraînement régulier à la régulation émotionnelle permet :

  • de retrouver une plus grande sécurité intérieure
  • d’améliorer ses relations
  • de prendre des décisions plus justes

Conclusion

La régulation émotionnelle n’est pas un don réservé à quelques-uns, mais une compétence qui s’apprend, se pratique et s’affine tout au long de la vie. Elle ne vise pas à supprimer les émotions, mais à leur redonner leur juste place : celle de guides, et non de tyrans.

Annexes Références 
  • Gross, J. J. (2014). Les émotions : régulation et adaptation. In R. Sander & K. Scherer (dir.), Traité de psychologie de la motivation et des émotions. Dunod.
  • Linehan, M. M. (2016). Les habiletés de la DBT : Manuel d’entraînement à la régulation émotionnelle. De Boeck Supérieur.
  • Siegel, D. (2010). Mindsight : Transformer son cerveau grâce à la méditation. Les Arènes.
  • Davidson, R. (2014). L’art de la méditation et du bien-être : le cerveau et la régulation des émotions. Robert Laffont.
  • André, C. (2006). Imparfaits, libres et heureux : Pratiques de l’estime de soi. Odile Jacob.
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